La carrière de joueur de Lucas, c’est votre deuxième carrière Christophe ? Et Lucas, êtes-vous perçu comme le « fils Barraux » avant tout ?
C : C’est sa carrière, d’autant que j’étais dans le pack, je jouais un autre jeu que lui ! Ce qui dépasse le 9, je ne comprends pas bien, cela m’évite de trop m’identifier. Je prends autant de plaisir à regarder les autres, il n’y a pas de regard critique à son égard.
L : Forcément il y a quelques remarques, plutôt dans la vie de club, toujours sur le ton de l’humour. À mon arrivée, j’étais sans doute un peu scruté. Je fais partie des anciens désormais.
Après des années d’euphorie, les temps sont plus durs sur le terrain, comment l’expliquez-vous ?
C : L’expérience. Le groupe est jeune avec pas mal de joueurs formés au club. Il nous manque un petit peu de sérénité dans les temps faibles, une maîtrise des émotions. Nous avons connu des défaites frustrantes mais encourageantes. Il n’y a aucun affolement. Les attitudes ne mentent pas.
L : Cela faisait un certain moment que nous n’avions pas gagné chez nous , c’est vrai, il faut serrer les dents, travailler encore plus. Mais c’est d’autant plus plaisant quand le succès arrive, la bière est meilleure ! L’écart avec les autres, c’est motivant. Quelque part, on a créé quelque chose de plus fort. L’effectif n’est pas pléthorique. Malgré tout, le nombre de personnes aux entraînements est toujours le même. S’il y avait du découragement, ce serait l’indicateur le plus parlant.

Lucas et Christophe Barraux à fond derrière les Bleus
Ils n’ont plus le droit de parler trop rugby en famille, mais forcément les récents résultats de l’équipe de France font vibrer plus que jamais le père et le fils. « Le Mondial 2023, on va le faire », avance Lucas. « Si on n’y croit pas maintenant, on n’y croira jamais. C’est l’année ou jamais. On espère aussi pouvoir aller au stade, profiter de tout cela. »
Christophe n’oublie pas aussi l’aspect local. « Quand on a connu une période sombre, on profite pleinement de ces années-là surtout qu’il n’y a pas que les résultats, c’est une méthode, une génération, des joueurs qui nous rendent fiers par leur comportement. La Coupe du monde on l’attend comme un événement très important qui peut être porteur de grandes satisfactions. Et au niveau des clubs, on sait qu’il y aura des retombées. »